Lors de son arrivée dans une nouvelle entreprise, un jeune manager ne sera pas épargné par ses collaborateurs.

Certains attendront beaucoup de cette nouvelle recrue, alors que d’autres, plus pessimistes, penseront que quelqu’un de jeune ne peut pas mener une équipe au succès et ne lui laisseront donc aucune chance de réussir.

On entend souvent dire que les plus jeunes ne connaissent que la théorie apprise dans les livres, mais n’ont pas l’expérience ou les compétences requises en entreprise. Qu’en est-il réellement ? Faut-il privilégier le savoir-faire ou le savoir-être ?

Savoir-faire : être opérationnel le plus rapidement possible

Qui parmi nous peut prétendre maîtriser un poste ou une mission, dès son arrivée dans l’entreprise ? Nous avons tous eu un jour à découvrir notre entreprise, ses modes de fonctionnement, ses valeurs, ses codes et ses équipes.

Lorsqu’il s’agit d’un premier poste, la tâche est d’autant plus difficile, car les attentes de la direction mais aussi des collaborateurs quant au savoir-faire sont en corrélation avec les responsabilités affectées. Le nouvel arrivant doit alors se familiariser au plus vite avec son nouvel environnement de travail et être opérationnel le plus rapidement possible. C’est en tout cas ce que souhaitent les recruteurs. Néanmoins, nous pouvons nous interroger sur les bienfaits d’une prise de poste trop rapide et sur les conséquences que cela peut engendrer.

« Rien ne sert de courir, il faut partir à point »

Il paraît tout à fait normal que dans une logique de rentabilité, les entreprises recherchent à optimiser la productivité en demandant au nouveau manager d’être opérationnel rapidement.

Cependant, pour être performant, un manager a besoin de connaître les bases du métier et de les maîtriser un minimum afin de pouvoir être crédible auprès de ses équipes. Dans le cas contraire, il sera difficile pour lui de manager correctement et les résultats de l’entreprise pourraient en être impactés, tout comme la motivation de l’ensemble des collaborateurs.

En effet, il ne faut pas oublier que le manager entraînera son équipe vers une évolution positive ou négative selon la situation. C’est pourquoi, il faut prendre le temps de le former correctement, et voir cette formation comme un investissement pour le futur.

Prenons l’exemple d’une équipe sportive. L’entraîneur doit connaître un minimum le sport concerné et les membres de l’équipe avant d’essayer d’atteindre les objectifs fixés. Il en est de même en entreprise.

Différences hommes/femmes, un débat toujours d’actualité

Bien que depuis quelques années les choses aient évolué à propos de l’égalité hommes/femmes, il est évident que des différences persistent.

Ce constat reste malheureusement vrai dans de nombreux secteurs d’activités. Une femme devra encore plus travailler qu’un homme pour faire ses preuves. Si on ajoute à cela le critère « jeune », une jeune femme manager aura donc bien du mal à gagner la confiance de ses collègues.

C’est peut être aussi cette envie de relever le challenge qui fait que, de plus en plus de femmes, ont envie de décrocher des postes à responsabilités.

Savoir-être : des comportements qui en disent long

Vous est-il déjà arrivé de vous dire : « quand je serai manager, je ne procéderai pas de la même façon » ou « je n’aurai pas le même comportement » ? Le savoir-être est de plus en plus plébiscité en entreprise.

Lors d’un entretien de recrutement, il peut d’ailleurs faire la différence entre deux candidats. Certains recruteurs peuvent aussi faire passer le critère savoir-être avant le savoir-faire suivant le poste, la mission, ou encore les valeurs et la vision de l’entreprise. De nombreuses entreprises favorisent les notions de cohésion, d’esprit d’équipe et de bien-être au travail.C’est donc ainsi que le manager novice devra faire preuve de savoir-être pour donner à son équipe un exemple de comportement et l’envie de travailler ensemble.

Qu’appelle-t-on savoir être ?

Le savoir-être peut être défini comme l’aptitude à s’adapter à un environnement (nouveau ou non), ainsi qu’à tout ce qui le compose (clients, situation, collègues, hiérarchie,…). Lorsque l’on évalue le savoir-être d’un manager, on va s’intéresser à ses comportements, son écoute, son objectivité.

D’autres critères entrent en compte, comme le fait de savoir si la personne en face de vous a appris à faire preuve de savoir-être ou si cela lui est naturel. En effet, le comportement et les réactions ne seront alors pas les mêmes. Un manager doit savoir se remettre en question, avoir le sens de la critique, bénéficier d’une ouverture d’esprit importante, et par-dessus tout, savoir travailler en équipe.

Savoir-être ou savoir-faire, pourquoi choisir?

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, être manager (ou leader) ne veut pas dire tout savoir. Pour être compétent, il faudra savoir reconnaître que l’on ne sait pas et ne pas hésiter à demander de l’aide à un collègue plus expérimenté. Celui-ci n’hésitera pas à vous expliquer et sera sans doute flatté que vous le sollicitiez. En contrepartie, il ne faut pas oublier de le remercier, grâce à lui vous venez d’acquérir du savoir-faire et venez de faire preuve de savoir-être. Savoir-être et savoir-faire sont donc aussi importants l’un que l’autre, alors pourquoi choisir ?

 

[encadre3]Article de presse rédigé par Marine Vignon, étudiante à l’IFAG d’Auxerre [/encadre3]