Est-ce que vous pensez qu’en France la majorité des salariés sont motivés et heureux au travail ?, s’interroge le créateur du concept de l’entreprise libérée, ISAAC GETZ, spécialiste du management et du comportement organisationnel. Selon une réalisée en étude Gallup, 2011, seulement 11% des salariés français se montrent engagés et heureux dans leur travail.

Pour le reste, 61% sont considérés comme désengagés et 28% ACTIVEMENT désengagés. Mais alors quelles sont les raisons pour lesquelles les salariés français se montrent désengagés ? Selon les fervents défenseurs de l’entreprise libérée, c’est l’inadéquation des méthodes managériales avec les nouveaux modèles d’entreprises.

Au XXIème siècle, il faut changer de méthode managériale afin de rechercher la motivation de ses salariés et ainsi performer dans son domaine d’activité, c’est ici qu’apparait le concept d’entreprise libérée. Mais alors en quoi consiste ce concept ? Quels sont ses limites et ses avantages ? A-t-il déjà été mis en place ? Les réponses à toutes ces questions dans cet article.

L’entreprise libérée, un nouveau concept managérial

L’entreprise libérée est un système de management et un modèle d’organisation qui vise à supprimer la présence de toute forme de hiérarchie. L’entreprise libérée est basée essentiellement sur des travaux de groupes où le but à atteindre est commun pour tous : oubliez l’organisation pyramidale ! Au cœur de ce système, l’autonomie est placée en priorité ! Les salariés ont la liberté d’organiser leur temps de travail et de se fixer leurs propres objectifs.

Mais quelle est la définition exacte d’une entreprise libérée dans notre société ? Isaac Getz et Brian M. Carney ont leur propre théorie sur ce qu’est ce type d’entreprise à travers l’ouvrage  » Liberté & Cie : Quand la liberté des salariés fait le succès des entreprises  » publié en 2012, où ils ont répertorié les pratiques et les concepts observés dans de nombreuses entreprises.

Mais où est né ce concept ?

Le terme entreprise libérée a été popularisé par Tom Peters à la fin des années 80 aux Etats-Unis suite à la parution de son ouvrage « L’entreprise libérée : libération, management ». Cet auteur et consultant est spécialisé dans le développement du leadership et est une référence dans son domaine aux Etats-Unis.

Cet ouvrage est paru en français en 1993. Il a, par la suite, été repris et popularisé en France par l’ouvrage « Liberté & Cie » d’Isaac Getz et Brian M. Carney, deux spécialistes des organisations et du management en Europe. Aujourd’hui ces deux spécialistes continuent de populariser et d’étoffer leur concept au public en organisant partout en Europe des conférences.

Entreprise libérée, synonyme de bonheur au travail ?

Plusieurs phénomènes positifs sont à observer dans les organisations qui ont adopté ce modèle. Tout d’abord la performance, qui est liée à l’amélioration de la motivation (implication, bonheur au travail, trouver un sens à leurs missions.), ou bien encore un collectif et une organisation agile.

En effet, les structures libérées utilisent les travaux collaboratifs. Terminé les structures figées avec des hiérarchies et organigramme pesant.

Enfin, le modèle d’entreprise libérée se révèle être un véritable moteur dans l’innovation. La libération laisse s’exprimer la créativité et la prise d’initiative de chacun. En finalité, on constate une meilleure performance globale de l’entreprise, avec des résultats financiers en hausse et d’une manière générale, des objectifs régulièrement atteints.

Les limites du modèle

Quelques limites sont a observer pour ce modèle. Tout d’abord, la conduite du changement que cela peut engendrer, certains salariés ne sont pas prêts à une telle transformation. Ce système peut rencontrer des difficultés à être mis en place au sein des entreprises dont la culture et les habitudes sont déjà mises en place depuis des années.

De plus il existe un risque éventuel d’éloignement et de manque d’implication de la part des salariés lorsque des collaborateurs tentent de détenir l’autorité au préjudice des autres. Il peut exister également une possibilité d’augmentation d’angoisses, d’anxiété et de burn-out au sein des salariés dues aux responsabilités.

Enfin, les dirigeants peuvent en faire une utilisation détournée où leur motivation principale serait de réduire les charges salariales en supprimant les emplois de cadres intermédiaires.

L’entreprise libérée au service des biscuits …

Aujourd’hui de multiples entreprises adoptent ce nouveau concept managérial à l’instar du Groupe Poult, acteur majeur sur le marché du biscuit sucré. Depuis quelques années cette entreprise s’internationalise, augmente ses ventes à l’export et développe des partenariats de sous-traitance industrielle avec de grandes marques. En 2006, le groupe fait face à la crise mais son PDG, Carlos Verkaeren, s’était promis de ne jamais en sortir par un plan social.

La marque employeur de Poult à cette époque dégradait l’image du groupe car les employés étaient considérés comme des exécutants. Suite à la consultation de nombreux ouvrages, il décide de bouleverser l’organisation pyramidale et le management directif et paternaliste de Poult pour mettre en place un nouveau système, le management libéré. L’entreprise ferme ses portes en 2007 pendant une journée pour un « Work café ».

Les 400 employés de l’entreprise se sont rassemblés pour élaborer un système « tous ensemble ». A l’issue de cette union, le groupe se concentre sur trois grands fondements : le travail en réseau, la déhiérarchisation et le développement de l’intrapreunariat.

Suite à ce changement considérable, l’entreprise améliore ses performances économiques. Cette évolution est due au développement de l’autonomie et du bienêtre des employés. Ils proposent des idées innovantes et la communication entre eux est optimale. Grâce au management libéré, le PDG a tenu sa promesse, l’entreprise est aujourd’hui pérenne.

 

[encadre3]Article de presse rédigé par les étudiants de l’IFAG Bordeaux, : Patrick Mougeot, Eolia Kuschnick, Elodie Benoit, Mathieu Artigau, Agathe Langlois, Lise Dessèvre[/encadre3]