L’escompte

L’escompte fait partie des activités traditionnelles et anciennes de la banque. La procédure est un moyen pour l’entreprise d’obtenir rapidement de la trésorerie, en récupérant de sa banque le montant d’une facture, lorsque celle-ci inclut un délai de paiement.

Vous, chef d’entreprise, facturez votre client et y ajoutez ce que l’on appelle une « lettre de change ». Le document implique une mention manuscrite du terme « accepté » suivi de la signature du « tiré ».

Dans le jargon de la lettre de change, vous serez appelé le « tireur » et votre client le « tiré ».

Il existe aujourd’hui un processus de lettre de change informatisé, mais toutes les banques ne le pratiquent pas.

Vous cédez la lettre de change à votre banque. Elle vous avance alors le montant de la facture, déduit d’une commission et d’agios  (fonctions du délai de paiement). La banque devient propriétaire de la traite et pourra se retourner contre vous (en vous débitant) ou contre le tiré (votre client) si la facture n’est pas réglée dans les délais.

La procédure est lourde et coûteuse. Si la mention « acceptée » et la signature semblent douteuses, la banque pourra refuser la lettre ; de même si la réputation du tiré est mise en cause.

La lettre de change n’est pas forcément « escomptée », c’est-à-dire cédée à la banque. Si vous déposez votre lettre de change, vous serez crédité à l’issue du délai de paiement. Si vous escomptez votre lettre de change, vous serez crédité immédiatement (la fameuse avance de trésorerie).

[encadre2]Quel intérêt, me direz-vous, d’une lettre de change non escomptée ? La lettre de change est un processus qui intervient, non pas entre un client et un fournisseur, mais de banque à banque. Avec la lettre de change, ce n’est pas votre client qui effectue la transaction, mais votre banque à vous qui débite la banque de votre client pour ensuite vous créditer. Une subtilité qui transforme la lettre de change en véritable reconnaissance de dette, entrainant action de recouvrement en cas d’impayé. Enfin la lettre de change n’a pas obligatoirement sa provision disponible au moment de son émission, contrairement à un chèque (ce qui peut bien arranger votre client, lui aussi en train de jongler avec sa trésorerie).[/encadre2]

L’affacturage

L’affacturage, plus moderne, vise à basculer l’ensemble du compte client d’une entreprise à un « factor », soit une société dédiée à ce type d’opérations. Les banques disposent de nombreuses filiales spécialisées dans l’affacturage, mais il existe aussi des sociétés indépendantes.

Le factor intervient à tous les niveaux de gestion des comptes clients de l’entreprise. Dans le cas de délais de paiement, il avance la créance (jusqu’à 90 %) et il effectue les relances. L’entreprise peut aussi céder ses créances au factor. En cas d’impayé, c’est lui qui en assume alors le contentieux.

Fort pratique pour les entreprises qui croissent rapidement et n’ont pas le temps d’organiser leur service clientèle. Fort coûteux également ; l’affacturage inclut une commission pouvant aller de 1 à 2.5 % de la facture TTC ainsi que des intérêts dans le cas où l’entreprise cède ses créances au factor. Pour plus de transparence, de nombreuses sociétés privilégient aujourd’hui un forfait, variable en fonction du nombre de factures à traiter.

[encadre2]En général, l’affacturage concerne les entreprises dont le chiffre d’affaires est suffisamment élevé pour se payer le luxe de déléguer la gestion de leurs comptes clients. Il peut aussi viser les entreprises en croissance forte et rapide, qui n’ont pas le temps de s’organiser, concerner tout ou partie de ses activités ou encore uniquement une zone géographique donnée  (intéressant dans le cas d’échanges avec un pays dont on ne connaît pas les us et coutumes commerciales).[/encadre2]

La facilité de caisse

La facilité de caisse intervient en cas de difficultés passagères… À condition d’être en harmonie avec son conseiller bancaire ! En effet, la facilité de caisse résulte de l’acceptation tacite ou verbale, de la part de la banque, d’honorer les paiements effectués par l’entreprise malgré la position débitrice de son compte.  Cette forme de crédit ponctuel et souple évite les désagréments liés aux incidents de paiement. Mais !

  • La banque n’est jamais obligée d’autoriser une facilité de caisse. À vous d’inspirer confiance !
  • La facilité de caisse peut être supprimée à tout moment et sans avertissement préalable
  • Les agios pratiqués sont relativement élevés

[encadre2]La facilité de caisse couvre des décalages ponctuels de trésorerie et n’intervient que pour les flux habituels et indispensables pour l’entreprise (paiement des charges sociales, de la TVA, des salaires…).[/encadre2]

Le découvert autorisé

Le découvert autorisé engage la banque à honorer les paiements effectués par l’entreprise, malgré l’état débiteur de son compte.  Les agios pratiqués sont souvent inférieurs à ceux appliqués aux facilités de caisse. Le découvert fait partie des services bancaires rémunérés. Il est souscrit soit dans la convention de compte, soit dans un contrat séparé. Attention, quelques règles s’imposent :

  • La convention de découvert doit fixer le montant, la durée et le coût du découvert
  • Le banquier doit informer préalablement le client du montant du taux d’intérêt du découvert
  • La banque peut résilier une autorisation de découvert uniquement par lettre recommandée, en respectant le délai de préavis prévu dans le contrat

[encadre2]Plus sûr, plus durable que la facilité de caisse, le découvert autorisé fait partie des indispensables d’une entreprise. Son montant est négociable, mais il est la plupart du temps fonction de votre secteur d’activité. Certains impliquent en effet une forte saisonnalité ou des délais de paiement importants.[/encadre2]

Plus rares : l’avance sur marchandises et le crédit de campagne

Voilà deux formes de crédits que les banques ont horreur de pratiquer !

L’avance sur marchandise est un crédit qui, comme son nom l’indique, vous avance la trésorerie nécessaire à l’achat d’un stock.  Son délai est fonction de votre durée classique d’écoulement de vos marchandises. Vous devez donc bien vous connaître (irréel en phase de création d’entreprise).

Le crédit campagne concerne les activités saisonnières. Il permet de combler les décalages de trésorerie de votre activité, lorsque celle-ci dispose d’un cycle d’exploitation particulier avec des creux montant à au moins 7 mois.

Pour convaincre votre banquier de vous souscrire l’un ou l’autre de ces deux crédits, montrez patte blanche ! Un passé financier stable et un plan de trésorerie aux petits oignons aideront à le convaincre.

La banque peut devenir le partenaire privilégié du chef d’entreprise pour la bonne gestion de sa trésorerie. Plusieurs outils de financement sont proposés. Certains sont plus coûteux que d’autres, mais tous sont négociables ! À condition bien sûr d’établir avec sa banque une relation harmonieuse et durable.

[encadre2]Pour un partenariat durable avec sa banque, suivez les conseils du médiateur du crédit ! rendez-vous sur l’article : Un partenariat durable avec sa banque, c’est possible ![/encadre2]